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Section 1: Le Contexte De L'Etude

Outre la présentation de la situation sociale, économique et politique du Cameroun, cette section fera la description des sites de la recherche.

Situation sociale, économique et politique du Cameroun

Baptisé « Rio dos Camaroes» par le portugais Fernando Po en 1472, les premiers missionnaires baptistes britanniques s'installèrent au Cameroun en 1845. En 1868 un comptoir allemand fut ouvert près de Douala1 et la colonisation allemande du pays commença en 1884 avec la signature en juillet d'un traité entre le Roi de Bell à Douala et Gustav Nachtigal. En 1945, il devint un pays sous tutelle de l'Organisation des nations Unies (ONU), qui remplaçait la Société des Nations (SDN). Le Cameroun français acquit son indépendance le 1er janvier 1960 et devint la République fédérale du Cameroun. Le premier président du Cameroun fut Ahmadou Ahidjo-Peul musulman du Nord, qui était Premier ministre depuis 1958. En 1972, la république fédérale fut remplacée par un État unitaire. Ahmadou Ahidjo remporta les élections de 1975 et 1980. Ce n'est qu'en novembre 1982 qu'il démissionna pour « raisons de santé » et fut remplacé par son ancien Premier ministre, Paul Biya, chrétien du Sud. Ahidjo regretta son choix ultérieurement, et, à la suite d'un coup d'État manqué de la part de ses partisans, il fut contraint à l'exil en 1983..

Note #1
Doula et l'actuelle capital économique du Cameroun. C'est une ville côtière.
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Par sa superficie de 475 442 km2 et sa population d'environ 16,3 millions d’habitants (BM, 2005), l'ancien Cameroun Français et une partie du Cameroun Britannique ont fusionné en 1961 pour former le pays actuel qui est un pays moyen en Afrique avec un taux de croissance démographique de 1,8 % (BM, 2005) / an avec 47,2% de la population vivant en milieux urbains. Situé en Afrique centrale et ayant une diversité culturelle, les pays frontaliers du Cameroun sont la République Centrafricaine, le Tchad, la République du Congo, la Guinée Equatoriale, le Gabon et le Nigeria. Au Cameroun, le taux de pauvreté de la population est estimé à 50% et l’espérance de vie à la naissance est située selon le rapport 2005 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à 45,8 ans avec 41,6% de la population ayant moins de 15 ans..

La Cameroun est un pays à milieux physiques d'une variété extraordinaire composé de plaines, de hautes terres, de montagnes et dont le Mont Cameroun, un volcan actif, reste la plus haute montagne de l'Afrique de l'Ouest Sub-Saharien avec une hauteur de 4 095 m. Des plateaux, de lacs, de côtes et océans logent le Cameroun qui est un pays au climat tropical humide dans le Sud, sec dans le Nord avec en moyenne 25°C au Sud et 32°C au Nord. Dans les zones de montagnes à l’ouest, la température varie selon l’altitude et devient plus fraîche. Ce pays qui occupe une position centrale sur le continent est connu pour son bilinguisme (anglais-français).L’Espagnol et l’Allemand sont aussi connus dans certains centres urbains et 240 autres langues locales, correspondant à 240 ethnies sont également parlés au Cameroun qui est un État laïque avec deux principales religions que sont le christianisme (35-40%), et l’Islam (15-20%). Il est à noter qu’une bonne frange de la population reste animiste (45%).

Malgré les programmes qui existent dans le domaine de l’éducation, le taux d’alphabétisation de la population comprise entre 15 ans et plus, reste de 67,9% selon une étude du P.N.U.D

Au plan politique, le Président Biya au pouvoir depuis 19822 fait du pari de la stabilité, un de ses chevaux de bataille. Avec une majorité à l’Assemblée, le parti présidentiel : le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) trône aux côtés de quelques partis d’opposition dont le SDF (Front Social Démocratique), l'UDC (Union Démocratique Camerounaise), l'UPC (Union des Populations du Cameroun), l'UNDP (Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès) qui oeuvrent dans une certaine timidité. Officiellement à la date de janvier 2002, 159 partis ont été légalisés et ce depuis 1991. Les alliances entre partis sont fragiles. Les querelles internes aux partis sont nombreuses. Les relations entre direction des partis et élus sont dominées par la question du mandat impératif, réglée différemment par la constitution3 et les lois électorales. Le Cameroun est à la recherche d'un système de partis stable, moins teinté par les débats récurrents entre autochtones et allogènes.

Note #2
Le 6 novembre 1982, réélu de nombreuses fois et dont la dernière fois en octobre 2004.
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Note #3
La constitution du Cameroun a été approuvée par référendum en 1972 et révisée en janvier 1996.
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Au Cameroun, la communauté internationale est particulièrement attachée à la poursuite des réformes, notamment en matière de bonne gouvernance , 4,de décentralisation, de développement du Nord du Cameroun et de dialogue avec les minorités anglophones. .

Note #4
A savoir la lutte contre la corruption, l’impunité et la protection et la promotion des droits de l’homme.
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Très riche en hydrocarbures dans les années 70, le Cameroun qui selon l’indice de développement humain du P.N.U.D..en 2006 est classé 144ème sur 177 pays, doit aujourd’hui diversifier et consolider ses autres ressources qui portent notamment dans les domaines de l’agriculture 44%, de l’industrie 20% et des services 45,2%. Tête de pont maritime de la zone (CEMAC) Communauté Economique et Monétaire d’Afrique centrale dont il représente 42,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) en tant qu’exportateur vers les pays de cette zone. Ces flux régionaux représentent 5,4% des échanges commerciaux camerounais. Sur la scène régionale néanmoins, le Cameroun reste relativement discret, même si sa coopération avec ses voisins de la zone franc reste embryonnaire essentiellement en matière de sécurité transfrontalière.

Au plan économique interne, la priorité actuelle du Cameroun porte sur l’aboutissement du dialogue avec les institutions de Bretton Woods pour la mise en œuvre du Contrat de Désendettement-Développement (C2D) propre du Cameroun qui permettra de réinjecter dans son économie, 100M€ par an pendant 10 ans.

En diplomatie, le Cameroun vient de l’emporter devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) dans le règlement du différend frontalier avec le Nigeria sur la presqu’île de Bakassi. En outre, le Cameroun demeure une terre d’asile pour les réfugiés de la région.

Basée sur une démocratie parlementaire, le Président du Cameroun est investi d'un large éventail de pouvoirs qu'il peut utiliser sans consulter le parlement. Ce président qui détient le pouvoir exécutif est aussi le chef de l'Armée. Il est élu au suffrage universel pour sept ans. Il nomme le Premier Ministre (qui est le chef du gouvernement) et préside le Conseil des Ministres. Le Président a le pouvoir de dissoudre l'Assemblée Nationale et peut déclarer l'état d'urgence par décret, ce qui lui confère des pouvoirs spéciaux. Il peut décider d'allonger ou de raccourcir le mandat de la législature.

Le pouvoir législatif au Cameroun est bicaméral. Les membres du parlement (appelé Assemblée Nationale), 180 députés, sont élus au suffrage universel pour cinq ans. La constitution du pays prévoit une chambre haute pour la législature (Sénat), mais celle-ci n'a pas encore été mise en place. L’Assemblée Nationale qui a pour principale responsabilité de passer des lois n’a cependant pratiquement jamais bloqué le passage d'une législation. Elle a aussi le pouvoir de renverser le Premier ministre par une motion de censure ou en lui refusant sa confiance

Le Conseil constitutionnel est l’instance compétente en matière constitutionnelle. Il statue sur la constitutionnalité des lois, traités internationaux, les règlements intérieurs et les conflits d’attribution entre les institutions de l’Etat, entre Etat et régions et entre régions. Il est aussi compétent en matière de contentieux électoral se rapportant aux présidentielles, aux législatives et au référendum. Ses décisions ne sont pas susceptibles de recours. Sa saisine, limitée au Président de la République, aux présidents des deux chambres du Parlement et au dixième des députés, n’est pas ouverte aux simples citoyens. Il n’est pas encore mis sur pied et la Cour Suprême agit en ses lieux et place dans certaines matières.

Il existe également une Haute Cour de Justice, jugeant le Président de la République en cas de haute trahison ou les membres du gouvernement en cas de complot contre la sûreté de l’Etat, ainsi qu’un Conseil économique et social aux compétences consultatives. Mais, le pouvoir judiciaire au Cameroun connaît une indépendance textuelle car dans la pratique, il est soumis aux influences politiques. La principale source de la loi est la constitution de 1972 qui est basée sur le système de droit civil français. Le pays accepte la juridiction obligatoire de la Cour Internationale de Justice (CIJ).

Dans le nord du pays, des chefs traditionnels puissants ont leur propre milice, leurs cours de justice et leurs prisons, qui sont utilisées contre les opposants au régime politique. Le niveau de corruption dans le pays reste haut.

Dans l’option du pluralisme syndical et à côté des syndicats à vocation générale telles que la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (CSTC) et l'Union syndicale des travailleurs du Cameroun (USTC), il existe de nombreux syndicats à vocation sectorielle comme le Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNES), le Syndicat national des agents et enseignants du secondaire (SNAES), l'Organisation nationale des enseignants du Cameroun, la Teacher’s Association of Cameroon etc.

La situation actuelle des droits de l'homme au Cameroun oscille entre enrichissement normatif du système de protection et faiblesse des mécanismes de protection. Le Cameroun poursuit sa ratification des conventions relatives aux droits de l'homme. Une loi du 22 juillet 2004 crée la Commission nationale des droits de l’homme et des Libertés en lieu et place du Comité national des droits de l'homme et des libertés créé en 1990 par un décret du Chef de l’Etat.

Le paysage médiatique camerounais se caractérise par une presse écrite foisonnante, même si tous les titres ne paraissent pas régulièrement. Le secteur audiovisuel, longtemps limité à une seule chaîne de radiotélévision publique : la CRTV, connaît à présent un certain développement, tandis que le réseau des radios privées est assez dynamique, en particulier à Douala et à Yaoundé.

Grâce à ses ressources pétrolifères et des conditions favorables pour l'agriculture, on peut dire qu'au niveau des matières premières, le Cameroun possède l'une des économies les plus favorables de l'Afrique sub-Saharienne.

La population active représente plus de 41 % de la population totale. Lorsque l’on considère la tranche d’âge 15 ans et plus, on constate qu’elle représente 60,90 % et la population inactive 59,05 %. Cette population inactive est essentiellement composée d’élèves et d’étudiants (61,7 %), de ménagères (25,3 %), de rentiers, retraités, vieillards, handicapés et oisifs (13 %). Les populations en quête d’emploi représentent 29,95 % des actifs en zone rurale contre 43,9 % en zone urbaine. Parmi les personnes sans emploi et en quête de travail (villes et villages confondus) 85 % n’ont jamais travaillé. Dans la population occupée on compte environ 65,9 % d’agriculteurs, d’éleveurs, de chasseurs et de pêcheurs. 14,3 d’ouvriers et manœuvres non agricoles, 19,8 % occupent le reste des emplois. Parmi les actifs occupés, 56,9 % travaillent pour leur propre compte ; 20,1 % pour un salaire, 19,7 % comme aides familiaux et 2,9 % comme apprentis.

Le pétrole brut et les produits pétroliers, la bauxite, le minerai de fer, le bois, le café, le cacao, le coton, le caoutchouc, la bananes, les céréales, les animaux de ferme, le bois, l’aluminium, restent les principales ressources. Les maladies véhiculées par l'eau sont courantes. La déforestation, la surexploitation des pâturages, la désertification, le braconnage et la sur pêche sont des problèmes du Cameroun. Au Cameroun en 1999, le HIV/Sida avait une fréquence de 7.73% chez les adultes et 540 000 personnes vivaient avec cette maladie pour laquelle ont a enregistré 52 000 décès cette même année.

C’est dans ce contexte Camerounais à tout égard mitigé que la question du respect des droits des personnes handicapées s’est posée avec en prime la conduite d’une l’étude dans trois sites assez représentatifs à savoir par ordre alphabétique : Bafoussam, Bamenda et Yaoundé.

Paragraphe 2 : Les Sites de Recherche

Pour cette étude, trois sites ont été explorés à savoir par ordre alphabétique Bafoussam, Bamenda et Yaoundé. Dans ce paragraphe, nous ferons la description de ces trois sites (A) et nous mettrons l’accent sur les raisons de leur choix au regard de la question des droits des personnes handicapées au Cameroun (B).

A : Description des Sites

1. Bafoussam

Capitale de la province de l'Ouest, Bafoussam a une population de 1 843 518 habitants avec une densité de 132,7 habitants/km2 sur une superficie de 13 892 km2 pour 08 départements. La population de Bafoussam est Semi-Bantous. Zone de montagne, de chutes impressionnantes, de grandes chefferies Bamiléké et de lacs de cratères, c'est l'une des provinces du Cameroun à tradition de funérailles 5 et du nguon .6.

Note #5
Carnaval lors du culte des morts entre les mois de novembre et de février.
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Note #6
Grande fête de rassemblement du peuple Bamoun, novembre décembre.
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Bafoussam reste une ville à activité commerciale débordante. C'est une ville carrefour, point de transit, notamment des marchandises et des vivres entre le Littoral, le Centre, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, et toute la région septentrionale du pays. Bafoussam est une ville prospère, qui tire ses revenus pour une grande part de la culture du café arabica. C'est ainsi le siège de l'Union des Coopératives du Café Arabica de l'Ouest (UCCAO) qui organise le ramassage, l'usinage et la commercialisation du café arabica, première richesse agricole de cette région. Bafoussam qui est le point de départ vers les chefferies Bamiléké des environs, abrite plusieurs centres d'artisanal où vous trouverez facilement des artisans à l'oeuvre.

C'est la principale ville du pays des Bamilékés et en Bamiléké le mot Bafoussam « fù'sap » signifie « le trésor de la tranchée ». Historiquement la terre à côté de la tranchée qui séparait Bamun et Bafoussam actuel était très riche. On appela cette terre, « fù 'sap ». Les premiers habitants sont venus de Bamun (précisément de la plaine Tikar) comme les Baleng dont ils sont frères. Les principaux chefs qui ont gouverné Bafoussam sont : Fotié, Tagho, Mambou 1919- 1933, Tchountchoua Paul 1933-1958, puis Ngompé Elie. Aujourd'hui, le chef du village et actuel maire est Njitack Ngompé Pelé.

La Commune Urbaine Bafoussam fut fondé en 1926. Elle est gérée par un Délégué du Gouvernement nommé par le Président de la République. Les conseillers municipaux de cette commune élisent un président du conseil municipal. Le français est la langue officielle la plus parlée à Bafoussam qui comporte quelques structures d’encadrement des personnes handicapées et dont des Pré coopératives, A.N.A.C. dans les départements de la Mifi, de la Menoua et du Nde.

2.Bamenda

Capitale provinciale du Nord-Ouest, Bamenda est une agglomération typique des cites anglophones avec sur les hauteurs, à l’entrée de la ville, le quartier administratif ou « station ». Mankou-Town, la ville basse connaît un essor rapide, grâce à un trafic commercial intense. Bamenda a une population de 1.702.559 habitants sur une superficie de 17 300 km2 pour 07 départements. La densité de sa population est de 98,41 habitants/km2. Zone de montagnes, cette province est une continuité de la province de l'Ouest. Ses sites naturels, son paysage verdoyant, ses chefferies, et ses chutes font de cette province un haut lieu de tourisme camerounais.

Ville européenne d'autrefois, Bamenda, abrite les services administratifs et les résidences des hauts fonctionnaires. Plusieurs centres artisanaux permettent au visiteur d’apprécier le génie créateur d’une population dont l’attachement à ses traditions et à sa culture est quasi obsessionnel. Située à 1500 m d'altitude, à 80 Km au nord de Bafoussam, Bamenda est une ville séduisante et animée. Dans une cuvette entourée de falaises, elle est bâtie sur deux niveaux : Maintown, est la ville basse, avec les commerces et les habitations modestes. Bafreng Manton occupe les hauteurs de la ville.

Cette province du Cameroun est avec la province du Sud Ouest, l’une des deux régions qui ont été colonisées par les Britanniques. L’anglais est la première langue ici.

Au Cameroun, la ville de Bamenda est connue pour les activités et les soulèvements plus ou moins fréquents des mouvements d’opposition au parti au pouvoir et dont le SDF (Social Democratic Front) de M. Ni John Fru Ndi, un des principaux challenger du président Paul Biya actuellement au pouvoir au Cameroun.On est quelque fois arrivé à Bamenda à des velléités de sécession avec le SCNC (Southern Cameroon National Council) qui est un mouvement sécessionniste. Dans la localité de Bamenda, il existe au moins six structures d’accueil et d’encadrement des personnes handicapées toutes catégories confondues comme par exemple:

  • SAJUKA: Saint Joseph Children and Adults Room qui s’occupe des handicapés
  • MBINGO Agricultural Rehalilitation Center for the Blind ;
  • KUMBO Baptist Integrated School for the Deaf;
  • BOYO Death Institute for the Blind Bamenda Centre;
  • Shelter Workshop for Disabled (Atelier Protégé des Personnes Handicapées) ;
  • Seta Handicapped training Center for the Blind (Mbengwi); (Mbengwi);
  • A.N.A.C. Pré coopérative, ANAC dans le département de la Mezam.

3.Yaoundé

Fondée en 1889 comme poste militaire allemand sur une colline du pays ewondo, Yaoundé s'est développée grâce à des commerçants allemands comme base pour le commerce de l'ivoire. Elle a été occupée par des troupes Belges pendant la Première Guerre Mondiale avant d'être placée sous protectorat français. Sa croissance fut d'abord assez lente, l'exode rural privilégiant Douala, puis s'accéléra dès 1957 en raison de la crise du cacao et de troubles intérieurs. La ville de Yaoundé s'est implantée sur un réseau de collines dominées par le Mont Fébé qui culmine à 1060 mètres. Les différents quartiers, disséminés de manière anarchique, laissent une place importante aux cultures vivrières et à la végétation. La température moyenne à Yaoundé est de 22°C.

Le chef lieu de la province du Centre, la ville de Yaoundé s’étend sur une superficie de 68 953 km2 pour 10 départements et abrite une population estimée à 2 272 259 habitants ; soit une densité moyenne de 32,96 habitants/km2 (CIPRE, 2002). Le gouvernement, par la loi n° 87-15 du 15 Juillet 1987, a transformé Yaoundé en communauté urbaine (commune urbaine à régime spéciale). Ce régime dérogatoire supprime la fonction de maire au profit d'un délégué du gouvernement nommé par la présidence. La loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 modifie le régime de la communauté urbaine, qui reste dirigée par un délégué du gouvernement, mais qui crée également 6 communautés urbaines d'arrondissement (Yaoundé I, II, III, IV, V, VI et VII) dotées de conseils municipaux élus.

Découpée en sept arrondissements, Yaoundé possède plus d'une centaine de quartiers dont les plus connus sont:

  • Bastos ; quartier résidentiel chic et siège de multiples restaurants et secteur des plus grandes Ambassades.
  • Madagascar et Essos (grands quartiers populaires),
  • Mokolo (quartier commercial et siège de plusieurs marchés en bordure de route mais aussi d'échoppes. Ici, commerçants et automobiles se discutent la chaussée, C’est un quartier dense avec une population diverse.
  • Camp SIC hippodrome (vieux quartier résidentiel, situé dans l'ancien centre de la ville, avec la majorité des banques autour, quelques ministères et restaurants. .
  • La Briqueterie (également appelé "La Brique", il s'agit du quartier musulman de Yaoundé. Ce quartier est réputé pour être assez dangereux mais on y trouve aussi de la bonne viande grillée (soya).

Yaoundé est avant tout une ville tertiaire qui regorge de quelques industries : brasseries, scieries, menuiseries, tabac, papeteries, mécanique, et matériaux de construction. Elle est desservie par l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Cette province qui abrite la capitale politique du pays offre aux visiteurs plusieurs formes d'attractions. On citera :

  • la visite des sites naturels très nombreux dans la province dont les grottes d'Akok-Bekoé ;
  • la visite des monuments et des traces de la colonisation dont la statue de Charles Atangana, premier chef des Ewondos, l'ethnie autochtone de la capitale ;
  • La visite de la réserve forestière d'Ottomo (Ngounou).

En terme de structures d’accueil et d’encadrement des personnes handicapées toutes catégories confondues à Yaoundé, nous pouvons citer comme exemple:

  • ESEDA (Ecole Spécialisée pour Enfants Déficients Auditifs);
  • PROMHANDICAM. (Services pour la Promotion des Handicapés au Cameroun);
  • L’Externat Médico pédagogique « la Colombe»;
  • Bobine d’Or ;
  • Centre National de Réhabilitation des Handicapés (CNRH);
  • Atelier Protégé pour Personnes Handicapées

A.N.A.C. Pré coopératives, ANAC dans les départements du Mfoundi, Mbam, Nyong et Mfoumou et de la Lekie.

B: Les raisons du choix de ces sites

Au total et au regard de la description qui vient d’être faite de ces villes, ces sites de recherches offrent plusieurs avantages quant au traitement des questions relevant de la connaissance de l’environnement des droits des personnes handicapées au Cameroun. Pris collectivement et individuellement en effet, ces sites qui peuvent à eux seuls constituer ce qu’on peu convenir d’appeler le Cameroun en miniature offrent au regard de/du:

  • leur diversité linguistique (français et anglais), un bon paysage linguistique du Cameroun et par conséquent, une bonne représentativité linguistique des personnes handicapées du Cameroun;
  • leur population cosmopolite et diversifiée, donne une bonne représentativité de sexe et d’âge pour les personnes handicapées au Cameroun;
  • la diversité des activités qui y sont menées (de l’agriculture à l’industrie en passant par l’artisanat et la bureaucratie….)
  • et le niveau de vie des populations, donnent une bonne vue d’ensemble sur la représentativité sociale des personnes handicapées au Cameroun (pauvres, riches, illettrés, instruits …)
  • manque de données certaines et récentes sur les personnes handicapées au Cameroun, une représentativité des personnes handicapées au Cameroun7 compte tenu de la densité de leur population et de l’implantation des structures d’accueil et d’encadrement pour les personnes handicapées;
  • leur situation géographique sur le territoire national (province du centre, de l’ouest et du Nord ouest), un atout en terme de représentativité diversifiée des groupes ethniques qui constituent la population du Cameroun dans cette étude;
Note #7
Au Cameroun, le premier et l’unique recensement des personnes handicapées a été effectué entre 1984-1985. Les résultats ont été donnés entre 1986 et 1987. Quatre vingt douze mille cent quatre vingt (92.180) personnes handicapées ont alors été recensées, soit cinquante cinq mille huit cent vingt trois (55.823) hommes et trente six mille cinq cent cinquante sept (36.557) femmes. Du fait de nombreuses difficultés, ce recensement n’a pas couvert tout le territoire national et il a été réduit à une sorte d’enquête par échantillonnage. Et les catégorie
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Pour conclure sur ces développements enfin, il convient de dire que pris individuellement et au regard du fait que chacune de ces villes est une capitale provinciale au Cameroun et par conséquent ouverte aux échanges, à la communication et au progrès en général, leur choix respectif en tant que site unique de recherche pour cette étude n’aurait pas apporté un grand changement dans les résultats auxquels nous sommes parvenue à la fin de ce travail.

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