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Francis' thoughts on the Cameroon training

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Even though I took extreme care to prepare myself before embarking on the D.R.P.I. Cameroon journey, I already knew that no vaccines or prescribed medicines could protect me from the cultural shocks I expected to experiment throughout my stay in Cameroon (October 2006). As soon as we arrived in Yaoundé, we welcomed participants, informed them about activities to come and we began organizing the seminar in itself. I was stunned by participants’ cultural diversity: Christians, Muslims, English-speaking and French-speaking, and even more because they seem to get along so well together. I confess them that, we Canadians, should learn as much as we could from Camerooneses.

I soon realized that cultural differences have a fundamental impact on the ways disabled people live their life. Some Camerooneses told us that many people are considered sorcerers because they have physical disabilities, intellectual disabilities or mental health problems. Obstacles and barriers to social participation are not the same for everybody and they manifest themselves differently whether we are in Canada or Thailand. Even though I was sensitive to education, work and social participation issues, I never thought that not having been married could be experienced as a disability. In a country where men have to pay a marriage dowry while maintaining a sufficient financial situation, more often than not disabled women are not picked to become wives of household.

As time went by, I became more and more humble about my own knowledge and experiences about disability. Through political and personal discussions, I realized that most seminar participants and I shared the same dreams and hopes for the future: the main difference between us was that some are better positioned than others to realize them. However, nobody was sad or angry about this matter of fact, everybody wanted to do the best they could with what they already have. These discussions were really inspiring.

When it was time to leave Cameroon, I found it hard to leave so many endearing people. I would have liked to personally thank them all because they permitted me to live an extraordinary experience of international solidarity. Moreover they helped me see the Africa we do not see on television. Weary but nostalgic, I returned from Cameroon knowing that it will not be the last time I will be working on this kind of international project.

The remainder of this page is the French version of this story.

Les réflexions de Francis sur la formation au Cameroun

Malgré toute l’attention réservée à mes préparatifs pour l’aventure D.R.P.I. Cameroon, je savais qu’aucun des vaccins et des médicaments prescrits par les médecins n’auraient d’effets sur les chocs culturels que je m’attendais à expérimenter durant mon court séjour. C’est donc en toute connaissance des incertitudes liées à ce voyage que je me suis embarqué pour le Cameroun, la «petite Afrique», en octobre 2006. Sitôt arrivé à Yaoundé, le travail nous attendait. Sans perdre une seconde, nous sommes mis à table pour accueillir les participants, les informer des activités à venir et organiser la tenue du séminaire. Je fus tout d’abord surpris par la diversité culturelle des participants: chrétiens, musulmans, anglophones et francophones, mais encore plus par la bonne entente qui régnait entre eux. Je leur confiai avec gêne qu’ils avaient beaucoup à nous apprendre, nous Canadiens, en la matière.

Mon expérience au Cameroun m’a aussi révélé comment les différences culturelles influençaient les manières de vivre des personnes ayant des incapacités. Parfois perçus comme sorciers en raison de leurs déficiences physiques, intellectuelles ou de leurs troubles de santé mentale, je me suis aperçu de la très grande latitude des situations handicapantes vécues par ces individus de par le monde. Bien que j’étais déjà sensibilisé à certains enjeux touchant l’éducation, le travail et la participation sociale des personnes ayant des incapacités, rien ne m’avait préparé à traiter du droit au mariage et de fonder une famille. Dans un pays où les pères doivent assurer à leurs filles une dot et les hommes faire montre d’une condition financière suffisante pour soutenir les besoins d’une famille, je me suis rendu compte que le handicap ne signifiait pas la même chose pour tout le monde: le phénomène dépasse largement la conception que j’en avais.

Riche d’une nouvelle humilité face à mes propres expériences et connaissances, un dialogue s’est développé rapidement entre les participants et moi, et ce, autant dans le cours du séminaire qu’à l’extérieur. Au gré des discussions politiques ou personnelles se déroulant jusqu’à tard dans la nuit (parfois même trop tard), je me suis rendu compte que nous partagions les mêmes espoirs et les mêmes rêves pour le futur: la différence entre nous résidait souvent dans la capacité de les réaliser. Cependant, aucune amertume ni jalousie entre nous, mais une détermination commune à faire du mieux possible: ce fut pour moi des moments très inspirants.

Au moment de partir du Cameroun, j’avais évidemment un pincement douloureux au cœur, regrettant de partir si vite et de laisser des gens si attachants derrière moi. J’aurais voulu remercier tout un chacun personnellement pour m’avoir permis de vivre une si belle expérience de solidarité, mais encore plus pour m’avoir donner la chance d’explorer une Afrique qui ne nous est pas présentée au téléjournal de 22h00. Fatigué, mais nostalgique, je suis rentré au Canada en ayant la certitude que ce ne sera pas ma dernière chance de travailler à l’international.